mardi 7 septembre 2010

Un train avant JBB, pourquoi c'est mieux qu'une fourche ?

 
 
Pourquoi ? La question est simple et naturelle mais les réponses sont multiples :

 
 
 
 
  • cinématique particulière (faible variation d'empattement *, moins de déplacement longitudinal du centre de gravité **)
  • guidage plus précis (grande rigidité structurelle, pas de porte-à-faux)
  • meilleure maitrise du contact du pneu avant sur le sol (moins de glissement longitudinal, moins de déformations parasites de la suspension)
  • meilleure motricité
  • géométrie entièrement réglable sur une très grande plage, sans changement de pièces
  • design innovant 
  • faible coût


Rappels :
* L'empattement est la distance entre les points de contact au sol des roues arrière et avant.
** La position du centre de gravité (ou centre de masse ou centre d'inertie) joue un rôle fondamental dans le comportement dynamique d'un véhicule.


Quelques précisions :
Le train avant JBB (avec une définition géométrique correcte, bien-sûr) permet de limiter fortement les variations d'empattement. En conséquence :
  • le contact du pneu avant sur le sol est mieux maitrisé
  • la limite de décélération ne dépend pas de l'enfoncement de la suspension
  • les mouvements de châssis, en particulier en sortie de virage, favorisent la motricité


En effet, lors des mouvement de suspension, la trajectoire du centre de la roue avant par rapport au châssis est bien différente de celle observée sur une fourche télescopique.
Par exemple, au freinage, la roue avant d'une moto à fourche se rapproche très nettement du moteur. Il existe de ce fait un important glissement du pneu avant sur le sol.
Avec une JBB, ce glissement est presque nul, comme on peut le voir sur cette vidéo :


Cette cinématique particulière obtenue grâce au train avant JBB permet de repousser les limites du freinage (alors que la situation s'aggrave au fur et à mesure de l'enfoncement d'une fourche) et elle favorise également l'accélération en sortie de courbe par une plus faible inertie du châssis autour de son point de bascule (centre instantané de rotation du châssis par rapport au sol).
Ajouté à cette différence cinématique en faveur du système JBB, il existe une différence structurelle majeure : l'absence de porte-à-faux dans la liaison entre le châssis et la roue avant. En effet, le guidage s'effectue par un liaison située au centre de la roue, au moyen d'un véritable triangle de suspension, comme on le rencontre sur une Formule 1.
Il en découle une grande précision du guidage et la possibilité de diminuer la chasse à guidage égal.
La maniabilité est ainsi augmentée sans être obligé d'avoir recours à un positionnement moteur "sur la roue avant".
La stabilité au freinage en est donc renforcée.
Cette précision et cette rigidité de la structure permettent aussi d'assurer le meilleur feeling au pilote, même dans les situations les plus délicates.

Pour terminer, on peut également signaler qu'il est beaucoup plus facile de mettre en mouvement des pièces articulées (avec de rotules ou des pivots) que des pièces qui coulissent. En effet, les guidages en translation présentent le risque d'arc-boutement quand les forces appliquées ne sont pas parallèles à l'axe de translation (essayez d'ouvrir un tiroir en tirant en biais...ça coince !). Les surfaces frottantes d'une fourche télescopique nécessitent donc un traitement particulier pour favoriser le glissement.